Quelles différences entre acte authentique et acte sous seing privé ?

Contrairement à l’acte authentique, l’acte sous seing privé est signé uniquement par les parties concernées. Sa validité ne dépend pas de l’intervention d’un officier d'état civil.
Parmi les actes sous seing privé, on retrouve notamment :
- les contrats de location ;
- les compromis de vente ;
- les reconnaissances de dette ;
- les contrats de travail ;
- etc.
Bien plus flexible, l’acte sous seing privé offre toutefois une sécurité juridique réduite. Par ailleurs, n’ayant pas été vérifié par un officier public, il ne possède pas de force probante. Enfin, cette forme juridique n’a pas de force exécutoire, ce qui signifie que l’exécution forcée du contrat nécessite l’intervention d’un juge.
Quels sont les différents actes authentiques ?
Voici quelques exemples d’acte authentique :
- les actes authentiques en immobilier : les contrats de vente nécessitant une publicité foncière, les promesses de vente de plus de 18 mois, les constitutions d’hypothèque ;
- les actes authentiques en droit de la famille et gestion de patrimoine : les donations entre époux, les donations entre vifs, les contrats de mariage, les actes de naissance et de décès ;
- les actes authentiques en matière de succession : le pacte successoral, le partage de succession, les inventaires successoraux.
Dans certains cas, vous avez le choix. La forme d’authentique n’est pas imposée par la loi. Vous pouvez toutefois décider de faire appel à un notaire afin de sécuriser votre transaction. C’est le cas, par exemple, des compromis de vente avec réitération par acte authentique ou encore des cessions de parts sociales d’une SCI.
Quelle est la valeur d’un acte authentique ?
L’acte authentique possède une valeur juridique absolue ou presque :
- il a force exécutoire : contrairement à l’acte sous seing privé, inutile de saisir un juge et d’obtenir un jugement pour forcer l’autre partie à exécuter le contrat ;
- il possède une force probante : en cas de litige, l’acte peut être présenté comme preuve devant un juge. A contrario, l’acte sous seing privé n’est considéré par les tribunaux que comme un commencement de preuve ;
- il possède une date certaine : celle-ci ne peut pas être contestée.
Pourquoi faire un acte authentique ?
Il est souvent nécessaire de réaliser un acte authentique tout simplement parce que la loi le prévoit. Dans ce cas de figure, utiliser les services d’un officier public est indispensable. À défaut, l’acte signé sous seing privé serait déclaré nul pour vice de forme.
Toutefois, même lorsqu’il n’est pas obligatoire, il peut être pertinent de procéder par acte authentique. Celui-ci accorde, en effet, une véritable sécurité aux parties :
- Vérifié par un notaire, l’acte ne comporte, en principe, aucune erreur de fond et de forme. Son contenu et sa date sont irréfutables. Il est alors très difficile de remettre en cause la transaction et ses modalités.
- En cas de litige, les parties peuvent présenter le document devant le juge et l’utiliser comme preuve. Là encore, il est presque impossible pour la partie adverse de contester la force probante de l’acte authentique.
- Le créancier, titulaire d’un acte authentique, n’a pas besoin de jugement pour obtenir le paiement de sa dette. Vous signez par exemple un bail commercial avec un commerçant. Celui-ci s'installe dans votre local et quelques mois plus tard, il cesse de payer son loyer. Signé devant notaire, votre bail vaut décision de justice. Vous êtes donc autorisé, en tant que bailleur, à faire appel à un huissier pour récupérer le montant des loyers, sans passer devant un juge.
Enfin, l’officier public, comme le notaire par exemple, joue un rôle de conseil essentiel. Il peut vous apporter son expertise dans de très nombreux domaines (constitution et transmission de société, régime matrimonial du chef d’entreprise, cession de parts sociales, etc.). Chaque partie est ainsi parfaitement informée des détails de l’opération concernée. Le notaire peut également vous accompagner dans vos démarches, en vous aidant par exemple à allonger le délai entre le compromis et l’acte authentique.